Quel est l’espace couvert par votre étude ?
Notre étude géographique prend naissance au sommet de la plus haute montagne de Tahiti, ’Orohêna. Elle descend la vallée Punaru’u, s’ouvre dans la baie Puna’auia et va jusqu’à la passe Nu’uroa. Le bassin hydrologique permet d’étudier les variations de débit du cours d’eau. Le sommet de ’Orohêna est à 13km de l’océan. Notre étude historique commence au XIIIème siècle environ, car on peut difficilement remonter plus loin. Les datations archéologiques démontrent que la Polynésie est habitée depuis les années 1000 de notre ère.
A quoi ressemble cet espace ?
Le contour du bassin versant de la vallée ressemble à une conque marine, un pû (Charonia tritonis) dont le sommet est ’Orohêna et la base l’ouverture de la baie.
Quels sont les quatre noms différents qui ont été donnés à la commune que nous appelons aujourd’hui Puna’auia ?
Un nom désigne à la fois une terre, des dieux, des hommes et un marae. Selon les époques et en suivant la chronologie historique, des noms successifs ont été donnés. On a attribué à ces lieux des sens très différents. Aucun ne peut être tenu pour faux. Le premier est Hiti, le second Pû-nâ-’au-ïa, le troisième Puna-aui-a et le dernier Puna-’aui-a.
Quel est le nom le plus ancien de cette terre ?
Hiti est le lieu de naissance d’un chef nommé Hiti a Hiti. C’est aussi le lieu de résidence des ari’i nui, les plus illustres de Puna’auia. Ce terme de Hiti est même si important qu’il est à l’origine du nom donné à l’île de Tahiti. Tahiti est le nom donné au premier marae construit à la Pointe des Pêcheurs.
Hiti veut aussi dire frontière. Hiti est la frontière première et originelle que l’on retrouve dans les chants de la création du monde polynésien.
Quels sont les noms successifs donnés à notre commune ?
Pû-nâ-’au-ïa signifie littéralement « la conque est mon attribut ». C’est la version la plus ancienne des noms donnés à Puna’auia. Cette conque a été offerte au ari’i Pohuetea par Matai rua puna et sa sœur Pere i tai.
Une longue légende, transcrite par Teuira Henry, raconte les aventures de ces deux héros qui reviennent du centre de la terre, le pô, lieu des ancêtres défunts, pour émerger avec ce coquillage, à la source Te-rua-pû qui jaillit exactement en face du cimetière dans la passe Nu’uroa.
Vers le XIIIème siècle notre commune est nommée Puna-aui-a à cause du héros Puna. Originaire de Hiti, Puna fait valoir ses droits sur cet espace. Certains toponymes de la commune rappellent son nom et relatent ses hauts faits : Ta’apuna, Punaru’u, Tevaipuna...
Le marae Tahiti, pour faire honneur à ce héros reconnu, prend son nom et il est alors baptisé marae Puna-aui-a.
Bien avant l’arrivée des missionnaires anglais de la L.M.S. (London Missionary Society), une nouvelle alliance politique se met en place à ’Ôpoa, Ra’iâtea. Elle se bâtit autour du marae de Taputapuâtea et se propage dans le Pacifique. Cette alliance s’établit avec faste à Puna-aui-a sur l’ancien marae existant. Il prend alors le nom de Taputapuâtea.
A l’époque missionnaire, dans les années 1790, Puna-’aui-a devient le nom de notre commune. Au même personnage de Puna, les missionnaires désirent attribuer un tout autre pouvoir. Puna, ce héros légendaire, est destitué de son prestige. Une nouvelle étymologie lui est attribuée qui signifie «Puna cuit à l’étouffé ». C’est cette version qui a encore actuellement cours.
Ainsi notre héros a pu être remplacé par des personnages plus prestigieux, ceux de la nouvelle religion, ceux de l’arrivée de l’Evangile. Un village missionnaire nommé Burder’s Point et composé d’un temple, d’une école, d’un bâtiment pour la presse sur laquelle ont été imprimées des pages de la Bible, s’est substitué à l’ancien marae. On s’est aussi servi de ses pierres pour construire le temple protestant et les nouveaux édifices.
Est-ce que les ressources en eau sont inépuisables?
Les ressources en eau évoluent dans le temps. Elles dépendent de plusieurs paramètres : la nature du sol, les pluies et les exploitations humaines.
Pourquoi le débit en eau n’est-il pas régulier?
Le lit de la Punaru’u a été modifié dans les années 1970, la terre a servi à la construction de la piste d’aviation de Fa’a’a. Depuis, le débit a changé. (Voir les cartes proposées dans la fiche les noms de lieux.) La rivière alimente en eau les communes de Fa’a’a, Puna’auia et Pâ’ea par des exploitations de captage. Une dizaine de forages plus ou moins profonds alimentent les industries.
Enfin, il ne pleut pas de la même manière toute l’année (étiage).
L’association Tamari’i Pointe des Pêcheurs et le Musée de Tahiti et des Iles -Te Fare Manaha, proposent de vous guider pour découvrir la richesse patrimoniale de Puna’auia, berceau de la civilisation ancienne et aujourd’hui lieu partagé pour des activités diverses.
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