L’arbre à pain (Te uru)

Pour en savoir plus sur l'arbre à pain :

Rendez-vous sur ce blog très bien documenté
http://tahiti-ses-iles-et-autres-bouts-du-mo.blogspot.fr/2015/01/te-uru-larbre-pain_15.html

L'écorce de purau (more)

Le Purau, plante indigène en Polynésie française est présent dans la quasi-totalité des îles hautes et des atolls. C’est une espèce caractéristique du bord de mer. Son écorce fibreuse (more) formant des lanières, sert à la confection de pagnes, huppes pour les danseurs et éléments décoratifs. 

Préparation du more

1. RECOLTE et ECORCAGE des branches de purau de moins de 2m. La partie interne de l'écorce porte le nom de More.
2. TREMPAGE et MACERATION des écorces  pendant 1 à 2 semaines dans l'eau (eau de mer ou eau stagnante boueuse)
3. RETRAIT de la peau externe, lavage et trempage des fibres. Maceration dans de l'eau citronnée.
4.SECHAGE des fibres blanches et soyeuses à l'ombre. 
5. TEINTE. On peut ensuite les teinter de toutes les couleurs (le rouge sera obtenu avec des hibiscus)

En savoir plus sur la préparation du more

Les bambous (ofe)

Les bambous poussent surtout dans les vallées, près des rivières. En Polynésie, on en recense six variétés, toutes appartenant à l'espèce du bambou d’Océanie. 
Certaines variétés étaient utilisées pour la fabrication des murs et des cloisons des fare, d’autres pour les canalisations.
Ils sont utilisés pour faire les parois des maisons, des barrières et des récipients notamment pour le transfert de l'eau de mer. Avant, ils servaient aussi à faire des cannes à pêche, des couteaux, des flèches, des carquois. Les bambous permettait le transport du coprah et de l'huile de coco pour le monoï (source : C. Robineau)

Préparation du bambou

1. SECHAGE du bambou 
2. PREPARATION du bambou : on le fend et on l'écrase.
3. TRESSAGE suivant différents modèles et habille vos murs intérieurs et extérieurs. 

Malheureusement, compte tenu de ces difficultés, certains importateurs font venir d’Asie des panneaux prêts à poser qui offrent l’avantage d’un produit fini régulièrement disponible.

Le pandanus (pae'ore)

Le pae'ore est une espèce de pandanus (fara) sans épine qui pousse beaucoup aux australes, dans la montagne. Ces feuilles servaient surtout à faire des nattes et des vêtements de pluie. Aujourd'hui, il est surtout utilisé pour le tressage (chapeaux, paniers...) et la couverture des toits des fare polynésiens (réputé plus durable que le ni'au).

La préparation du pae'ore

1. COUPE de 3 ou 4 feuilles en bas. On glisse le couteau entre les feuilles et le tronc et l’on sectionne, quitte à couper un peu du tronc. Ensuite, un coup sec permet une coupe nette et régulière de l’extrémité des feuilles. La nervure est retirée. On attache, ensuite, les feuilles en les tressant (patere).
2. SECHAGE à l'air libre, pendant 2 semaines, suspendu à l'abri de la pluie et de l'humidité qui sont deux facteurs néfastes pour la qualité de la feuille. 
3. SECHAGE sur l'herbe, environ une semaine, en plein soleil jusqu'à ce qu'elles perdent leurs légères traces rouges. 
4. MISE EN ROULEAU autour de la main gauche dans le sens de l'aiguille d'une montre puis dans le sens inverse. On obtient des rouleaux de feuilles vertes (pipita ou taputu rauoro) avec 80 à 90 feuilles plus ou moins régulier, d’environ 40 cm de diamètre.
5. BLANCHIMENT possible dans une marmitte avec de l'eau, du citron (taporo popa’a), quelques feuilles de papayer et du savon de Marseille pendant 2 ou 3 heures.

À Rurutu et Rimatara, ce travail est une affaire de famille, en effet, tous les habitants du village sont sollicitées pour participer à cette tâche. Les rouleaux de feuilles séchées et blanchies sont souvent vendus aux artisans du marché de Papeete qui réalisent ensuite les tressages.

Voir la préparation du pae'ore

Les techniques de tressage du pae'ore













Apprendre à faire une anse de sac à main en pandanus :



Apprendre à faire un éventail en pae'ore

La bible des tressages polynésien au Musée de Tahiti
Le Musée de Tahiti et des îles conserve dans ses réserves un livre du 19ème siècle qui répertorie des centaines de motifs de tressage polynésien. Sur des dizaines de pages épaisses, plus de 160 bandes de tressage ont été minutieusement créées dans cet ouvrage datant de 1880 et qui est l’œuvre de jeunes élèves de l’école Charles Vienot. La variété des matériaux utilisés, la qualité des réalisations et la palette de motifs de tressage témoignent d’une dextérité et d’une tradition qui s’est perpétuée fidèlement jusqu’à nos jours. L’œuvre constitue un formidable garant de la mémoire polynésienne et est d’une grande richesse pour son patrimoine. Pour des raisons de conservation, l’ouvrage a été retiré des salles d’exposition afin d’être protégé dans les réserves. Il en ressortira dans quelque temps, mais probablement sous une nouvelle forme ; celle d’un livret numérisé, afin de le rendre accessible à tous tout en le laissant à l’abri. A suivre !

Voyager avec un objet en pandanus
Transporter un panier ou un chapeau tressé en pandanus en dehors de la Polynésie française est autorisé, à condition d’être en mesure de présenter aux douanes internationales un certificat phytosanitaire attestant de son assainissement (insectes et champignons). Celui-ci doit être réalisé au service de biosécurité de Motu Uta, qui effectuera une désinfection de vos produits.  Horaires et tarifs : www.biosecurite.gov.pf / 40 54 45 85

En savoir plus

Retrouvez le dossier "L'or des îles australes, le pandanus" du Magazine Air Tahiti - Juin 2013

Les feuilles de palmiers (ni'au)

Le Ni'au blanc

Cette matière est issue des jeunes palmes de palmiers se prépare en 3 étapes :

1/ PREPARATION : on trie minutieux des feuilles (folioles), dont on ne garde que les plus exploitables et on enlève la nervure centrale et la souche de chacune.

2/ CUISSON des feuilles enroulées et attachées, dans une marmitte d'eau citronnée pendant 2h à ébullition constante. Les folioles deviennent alors blanches grace au citron.

3/ SECHAGE pendant une bonne journée.

Le ni'au blanc est utilisé dans la fabrication des chapeaux, des bijoux et des costumes de danse.

Source : Magazine Hiro'a


Taûpoo en niau

Cette vidéo présente le tressage d'un chapeau en niau (feuille de palmiers):


Voir les chapeaux originaux des australes :

Le nom des lieux


(fiche à venir)

Les missionnaires


  Le pouvoir des missionnaires anglais au sein de l’Assemblée dura de 1819 à 1842, jusqu’à l’établissement du Protectorat. Ces missionnaires désiraient modifier le pouvoir  de Pomare II et promulguer de nouvelles lois connues sous le nom de « code Pomare». En 1824, cette monarchie fut transformée en monarchie constitutionnelle. En 1827, sous le règne de Pomare Vahine IV, un nouveau code divise le royaume en districts avec un chef à la tête de chacune des sept grandes divisions (5 à Tahiti et 2 à Mo’orea). Dans chacune, un tribunal, les to’ohitu, était constitué d’un juge et de 7 membres. Sous le Protectorat de 1847, la reine n’était plus compétente que pour les affaires tahitiennes internes. Ces deux institutions se maintinrent ainsi jusqu’à l’annexion par la France 

1. Pourquoi parler des missionnaires ?
Les premiers Polynésiens qui ont participé au culte donné en 1797 sur le pont du navire des missionnaires, le Duff, au large, entre Nu’uroa et Ta’apuna étaient des ’arioi de Puna’auia et aussi de Ra’iâtea. 

2. Où sont-ils arrivés ?
Les 18 missionnaires de la London Missionnary Society, L.M.S., arrivés le 5 mars 1797 à la Pointe Vénus,  se sont installés dans le fare construit à Mahina, quelques années avant,  pour James Cook. Plus tard, William Bligh vint s’y ravitailler en plants d’arbres à pain. Mais ces hommes de foi n’y sont pas restés.  Ils vivaient les conflits de l’époque.  La plupart sont repartis en Australie. 

3. Quels sont ceux qui sont restés? 
En 1817, Henri Nott décida de fonder à Mo’orea une station missionnaire.
L’Académie des Mers du Sud rayonna à ’Âfare’aitu et diffusa des textes imprimés en tahitien. En 1816 de nouveaux évangélistes arrivèrent pour enseigner à travailler les métaux, les charpentes, les bois de menuiserie, les tissus...

4. Quand se sont-ils établis à Puna’auia?
Ce sont le réverend David Darling  et  Robert Bourne qui s’installèrent en octobre 1819 dans deux grandes cases construites par le chef ’Utami. Ils baptisèrent Burder’s Point cette partie de Manotahi (Puna’auia)  en l’honneur du secrétaire de la L.M.S. Dès novembre, ils firent bâtir un temple, une école et y installèrent deux presses. Les premiers textes imprimés furent un abécédaire et la Lettre aux Apôtres.   

  5. Quelle influence la L.M.S. a-t-elle eue?
Ce n’est qu’en 1821 que les attitudes hostiles envers les missionnaires changèrent. La conversion de Pomare II l’établit dans son rôle de chef. Il contribua aussi aux traductions des livres de la Bible éditée en totalité en 1838. 

6. Est-ce que tout le monde s’est  converti ? 
Tahiti et Mo’orea se sont convertis en totalité. Cependant en 1824, la secte des Mamaia, conduite par les diacres Teao et Hue, prit naissance à Burder’s Point . Ils firent des rêves qui amalgamaient des croyances anciennes avec celles de la religion chrétienne. C’était une manière de contester les nouveaux pouvoirs établis, mais les adeptes furent considérés comme hérétiques. Ils se réfugièrent dans les vallées.

7. Quels sont les missionnaires qui faisaient partie de l’état-major des intellectuels?
Henry, Orsmond, Nott, Davies et Darling sont les historiens, les traducteurs et les linguistes qui ont publié des dictionnaires, des abécédaires, les ouvrages religieux et les textes dont on avait besoin dans les écoles. 

8. Pouvez-vous nous donner des précisions sur quelques dictionnaires ? 
Le premier dictionnaire bilingue anglais-tahitien fut imprimé par John Davies en 1851. Le dictionnaire français-tahitien de Mgr Tepano Jausen le fut en 1866. Un dictionnaire de la langue marquisienne fut publié en 1904 par Mgr Dordillon. Il faudra attendre 1973 pour que deux lexiques français-tahitien paraissent, l’un est l’oeuvre de Mai-Arii Cadousteau et J. Anisson et l’autre  de Yves Lemaître.

9. Les habitants ont-ils changé leur façon de vivre? 
Un code rédigé, après de longues discussions entre le roi Pomare II et les chefs et les missionnaires, fut adopté le 13 mai 1819. 
Ses 19 lois  définissaient les peines encourues pour tous les méfaits. Un important appareil judiciaire de 707 juges accompagnait ces lois et garantissait leur exécution.
Le système éducatif est inséparable de celui de la L.M.S. Les écoles de district, selon la loi de 1834,  devaient être fréquentées par les enfants. Les parents qui n’envoyaient pas leurs enfants à l’école étaient condamnés à un travail d’utilité publique de défrichage.  

10. Avait-on encore le droit de chanter, de danser ou de faire la fête? 
Les missionnaires avaient des principes très stricts et étaient choqués par beaucoup de comportements qu’ils voulurent réformer. 
Il était obligatoire d’aller à l’église le dimanche et interdit de travailler ce jour-là. Il était interdit de s’unir clandestinement car il fallait se marier religieusement. 
Les fêtes, les tatouages et les danses lascives étaient prohibés. 
L’amiral Bruat, en 1845, autorisera à nouveau les danses et les fêtes. 

11 .Quels sont les témoignages qui restent du passage des missionnaires ? 
Quatre tombes appartenant à la famille proche du revérend Darling, pasteur de la L.M.S., partagent un espace clos du cimétière de la Pointe des Pêcheurs.  Après la mort de sa femme Rebecca Woolston en 1857, Darling quitta Tahiti. Son fils John Adam Darling, qui collabora à l’établissement du protectorat et son épouse Roometua a Pohuetea, y reposent aussi.  A l’exception des tombes, on ne retrouve aucun bâtiment, ni temple, ni école de la mission de Burder’s Point, mais les missionnaires ont profondément transformé la société, lui donnant une religion chrétienne, une langue écrite...