Les algues

1- Quelle est la place des végétaux dans le milieu marin ?

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Une place très importante, car ils constituent le premier maillon de la chaîne alimentaire marine. Ce sont des producteurs pri- maires qui vont servir de nourriture à de nombreux organismes peuplant les récifs coralliens. Les poissons perroquets, les poissons chirurgiens, les oursins, les tortues se nourrissent de végétaux benthiques (qui vivent fixés sur le fond). Les éponges, les mollusques, les bivalves, comme les huîtres perlières, se nourrissent quant à eux de végétaux rentrant dans la composition du plancton végétal ou phytoplancton. 

2- Que sont les algues ?

Le terme d’algues regroupe un ensemble de végétaux qui ont un mode de vie autotrophe, c'est-à-dire qu’ils sont capables de fabriquer de la matière organique et du dioxygène (par exemple des glucides et des lipides) en utilisant la lumière du soleil, de l’eau, des sels minéraux et du dioxyde de carbone grâce à la photosynthèse. Ces végétaux n’ont pas d’organes bien différenciés (tiges, feuilles, fleurs), mais sont formés d’un appareil végétatif relativement simple appelé thalle. Leur forme et leur taille peuvent varier d’une cellule unique microscopique à des formes multicellulaires pouvant mesurer plusieurs mètres de long.

3- Les algues sont-elles des plantes marines ?

Les algues sont souvent confondues avec les plantes marines (ou phanérogames), alors qu’elles sont très différentes. Ainsi, les algues se reproduisent par le biais de spores, alors que les phanérogames se reproduisent via des fleurs, des fruits et des graines. Chez les algues, l’ensemble des cellules peut effectuer la photosynthèse, alors que chez les phanérogames, seules les cellules des feuilles en sont capables. Les phanérogames ont un système de racines complexes qui permet à la plante de s’ancrer dans le sédiment et d’absorber des nutriments et des sels minéraux, alors que les algues ont un sim- ple système de crampons, qui leur permet de se fixer sur des substrats durs comme les rochers ou les coquilles de mollusques.

4- Comment les classe t-on ?
Les algues se répartissent dans des groupes qui sont très différents les uns des autres. Il existe plusieurs classifications complexes, mais de manière simplifiée, on peut distinguer quatre groupes : les algues rouges ou rhodophycées, les algues vertes ou chlorophycées, les algues brunes ou fucophycées, et les algues bleues ou cyanophycées. 

5- Comment se reproduisent les algues ?

Les algues peuvent se reproduire par voie asexuée et sexuée. La reproduction asexuée est le mode de reproduction le plus fréquent et donne des individus génétiquement identiques aux parents. Elle peut se faire par fragmentation (une partie du thalle se détache et redonnera un nouvel individu) ou par la formation de cel- lules spécialisées ou spores, qui donneront de nouveaux individus par germina- tion. La reproduction sexuée se fait par la fusion de gamètes mâles et femelles, qui donnera un œuf. Il va se développer pour donner un nouvel individu. Il sera généti- quement différent des parents.

6- Est-ce que les algues peuvent sécréter du calcaire ?

Certaines algues vertes appartenant au genre Halimeda sont capables de fixer le carbonate de calcium. Elles sont consti- tuées d’éléments aplatis calcifiés, ayant une forme discoïde ou en raquette, qui les protègent de certains prédateurs. Ces algues calcifiées sont assez fréquentes au niveau des récifs coralliens, sur les fonds rocheux et sableux, et elles ont un rôle important dans la fabrication du sable. D’autres algues rouges calcifiées, appe- lées corallines, jouent un rôle fondamen- tal au niveau des récifs en participant à leur construction. En effet, ces algues encroûtantes aux couleurs rose, rouge, pourpre, etc., recouvrent le substrat et permettent de le cimenter. 

7- Les algues peuvent-elles être toxiques ?

Certaines algues produisent des toxiques. C’est le cas du dinoflagellé, Gambierdiscus toxicus, qui est une algue unicellulaire qui produit une neurotoxine responsable de la gratte ou ciguatera. Cette algue est consommée par des poissons herbivores qui vont accumuler les toxines. Ces dernières contamineront leur chair. Lorsqu'ils sont sont mangés par l’homme, la consommation de ces poissons entraîne des intoxications alimentaires qui provoquent des troubles digestifs et neurologiques pouvant entraîner la mort.

8- Quelles sont les différentes utilisations des algues ?

Les algues ont une valeur économique importante en raison de leur utilisation dans de nombreux domaines. En effet, elles sont utilisées pour l’alimentation humaine et animale, la cosmétologie, la pharmacie, l’agriculture (engrais), l’épuration des eaux, etc. Par exemple, certaines substances extraites des algues sont recherchées pour leurs propriétés liantes, gélifiantes, épaississantes ou émulsifiantes dans l’industrie agroalimentaire. Il s’agit des alginates provenant d’algues brunes, de l’agar et des carraghénanes qui sont extraits d’algues rouges. 

9- Quelles algues sont concommées en Polynésie Française ?

En Polynésie Française, sur les 425 espèces d’algues répertoriées, 8 peuvent être consommées en salade. Il s’agit principalement d’algues vertes comme Caulerpa racemosa ou rimu qui est consommée en salade aux Australes. 

10- Peut-on cultiver des algues ?

De noubreuses d'espèces d'algues sont cultivées. En effet 90% de la produc- tion mondiale d’algues alimentaires proviennent d’algues cultivées et 10% d’algues sauvages collectées. Dans le Pacifique Sud, plusieurs espèces font l’objet d’une exploitation commerciale en étant cultivées. C’est le cas de l’algue verte, Caulerpa racemosa, appelée Caulerpe raisin.

11- Quelles sont les espèces d'algues présentes à la Pointe des Pêcheurs ?

Deux espèces d'algues brunes sont remarquables à la Pointe des Pêcheurs car elles présentent des populations importantes. Il s’agit de la Sargassum mangarevense et de la Turbinaria ornata qui a proliféré de manière anormale. Dans le but de préserver le récif corallien, l’association a organisé plu- sieurs campagnes d’arrachage d’algues qui nuisent à la croissance des coraux. 

EN SAVOIR PLUS sur les algues :

Guide du lagon polynésien -  IFRECOR