Les taramea


1. A quel groupe d’animaux appartient la taramea ?
Les taramea sont des étoiles de mer de la famille des échinodermes (voir la fiche holothurie).
L’acanthaster pourpre ou taramea en Polynésie française, est une grande étoile de mer qui mesure en moyenne 30 centimètres de diamètre à l’âge adulte (elle peut atteindre 80 centimètres). Sa couleur très variable va du rouge au violet en passant par plusieurs teintes de marron. Elle possède un nombre de bras variable, généralement 16, mais pouvant être compris entre 8 et 23. Son corps est recouvert de piquants durs et mobiles qui peuvent mesurer jusqu’à 5 centimètres.

2. Quels sont les autres noms de l’acanthaster pourpre ?
L’acanthaster pourpre, appelée étile de mer épineuse a pour nom scientifique Acanthaster planci. Le nom de genre Acanthaster vient du grec «acanthos» (épine) et «aster» (étoile) qui signifie étoile épineuse.
Cet animal est également appelé couronne d’épines ou encore couronne du Christ.

3. Où vit l’acanthaster pourpre ?
L’acanthaster pourpre vit dans les récifs coralliens des Océans Indien et Pacifique et en Mer Rouge. Elle préfère les endroits abrités des lagons et les eaux plus profondes de la pente externe car elle a du mal à s’accrocher au corail peu profond battu par les vagues. On peut l’observer de la surface jusqu’à 50 mètres de profondeur. Elle n’aime pas être exposée à une forte luminosité.

4. De quoi et comment se nourrit l’acanthaster pourpre ?
Aux stades larvaire et juvénile, l’acanthaster se nourrit principalement d’algues et d’éponges. Puis, lorsqu’elle atteint environ 1 centimètre de diamètre vers l’âge de 6 mois, elle devient corallivore et se nourrit principalement des polypes (petits animaux qui forment le corail), avec une préférence pour les espèces à croissance rapide.
Pour se nourrir, elle sort une partie de son estomac de son corps et le met au contact du corail. Elle libère des substances qui digèrent les polypes et ensuite elle absorbe cette nourriture. Après son passage elle laisse derrière elle des traces blanches, qui sont le squelette blanc du corail mort.

5. Comment se reproduit l’acanthaster pourpre ?
Les acanthasters peuvent se reproduire à partir de l’âge de 2 ans, lorsqu’elles mesurent environ 20 centimètres de diamètre. Chez cette espèce, les sexes sont différenciés. Il y a donc des individus femelles et des individus mâles, qui lors de la saison de reproduction émettent leurs gamètes (ovules et spermatozoïdes) dans l’eau de mer. Les femelles peuvent pondre des millions d’œufs qui donneront, une fois fécondés, des larves. Ces dernières vont se développer dans le plancton pendant 2 à 4 semaines. Puis, elles se poseront sur le récif où elles se métamorphoseront en 2 jours en juvéniles. Adultes, ces animaux pourront vivre jusqu’à l’âge de 8 ans.

6. Peut-on lutter contre la prolifération des acanthasters ?
Pour lutter contre les invasions d’acanthasters, il est possible d’injecter à l’animal un produit chimique peu agressif pour le milieu marin (comme le bisulfate de sodium) ou de le ramasser sur le récif. Toutefois, lors de la collecte, les ramasseurs devront se munir d’un harpon ou d’une pince pour ne pas se faire piquer. Il est donc préférable de les ramasser en plongée, car la collecte à pied est plus dangereuse (on risque de marcher dessus et de se faire piquer).

 7. Est ce que l’acanthaster pourpre est venimeuse ?
L’acanthaster est munie de piquants très pointus qui contiennent un venin. Lorsqu’une personne se fait piquer, elle ressent une vive douleur (qui peut durer plusieurs jours) et être prise de nausées et de vomissements. Certaines personnes plus sensibles peuvent faire un malaise et être paralysées. Il faut donc faire attention de ne pas marcher sur les taramea et ne pas essayer de les toucher. Consultez un médecin si c’est le cas.

8. L’acanthaster est-elle une menace pour les récifs ?
L’acanthaster est une espèce naturellement présente dans les récifs coralliens. Sa présence ne constitue pas une menace pour les récifs coralliens, sauf lorsque son nombre explose et qu’on assiste à un phénomène d’invasion. Cette espèce se nourrit de corail, et lorsque la population augmente de manière anormale, elle peut détruire de grandes portions de récif.
En effet une étoile peut endommager de 5 à 6 mètres carrés de corail par an. Les causes de ces explosions sont mal comprises. Elles pourraient être dues à des phénomènes naturels dans certains cas ou alors être causées par l’homme par le biais de la pollution du milieu marin ou par une surpêche de leurs prédateurs naturels dans d’autres cas.

9. Quels sont les prédateurs de l’acanthaster pourpre ?
Les prédateurs naturels de l’acanthaster pourpre adulte sont peu nombreux. Elle constitue une proie pour de gros mollusques comme les tritons géants (pû) ou les casques (pûtara). Les juvéniles et jeunes adultes ont pour prédateurs occasionnels des poissons comme les napoléons (mara), les tétrodons (huehue), les balistes (’ô’iri), et les becs de canne (‘o’eo).
Malheureusement les prédateurs  de la taramea sont devenus rares dans le lagon de Punaauia, car ils ont été sur-pêchés. Les beaux coquillages sont très prisés dans la culture polynésienne et les poissons  sont consommés même si leur chair  présente un risque d’intoxication alimentaire (ciguatera). 

10. Est-il possible de valoriser  l’acanthaster pourpre ?
Lorsque l’on ramasse les acanthasters, il est possible de les valoriser en les transformant en engrais, que l’on pourra utiliser pour les besoins de l’agriculture. Pour cela, il suffit de les déposer prudemment dans des trous et de les recouvrir de terre.
Cet engrais biologique peut remplacer les engrais chimiques, qui présentent un risque bien connu pour l’environnement.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire