Les guerres


L’esprit de guerre ne date pas de l’arrivée des Européens, un livre cite les Polynésiens pour dire qu’ils ont une « âme de guerriers ». Nous avons très peu de détails sur les conflits qui ont éclaté dans les îles avant le XVIIIème siècle mais les nombreuses pirogues de guerre montrent la grandeur des armées dans les conflits qui ont impliqué la population de Puna’auia.

1. Quels sont les grands conflits du XVIII ème siècle ?
Wallis fait connaître une grave défaite et la destruction des pirogues de la flotte de ’Amo qui voulurent aborder son navire, le Dolphin. 
De rudes batailles opposent ensuite Pomare I aux chefs Vehiatua, Teto’ofa, Tepa’u, ’Amo et Pohuetea. 
Au cours du combat contre Pomare I, ’Amo,  ari’i rahi, qui avait pour femme Purea, est tué dans l’affrontement de ’Atahuru en 1793.
2. Quel rôle Pohuetea a-t-il joué ?
Pohuetea
Pohuetea, chef de  Puna’auia, s’allie à Pomare I pendant une cérémonie relatée par le capitaine Cook en 1777, puis il s’oppose à Pomare II.  En 1789, nous savons par le Journal de James Morrison, que les matelots de la Bounty aident Pomare II à obtenir la victoire. Pohuetea devient alors un agent de la réconciliation et obtient même la reddition de Teto’ofa, chef de Pâ’ea. Il gardera ainsi son pouvoir jusqu’en 1816.

3. Est-ce que tout le monde a reconnu Pomare II comme chef ?
Non, mais en 1790, sur le marae de ’Arue (Pare), il obtient le maro’ura et des objets sacrés qui assoient sa puissance. 

4. Est-ce que l’arrivée des missionnaires sur le Duff en 1797 a généré des changements ?
Les missionnaires anglais visitent le début de la vallée de la Punaru’u. Ils décrivent un marae ayant encore des poteaux sculptés et un fare atua. Les missionnaires mettent du temps à gagner la confiance des Tahitiens. Une grande réunion en 1807 partage les terres que contrôle Pomare II et désigne les chefs de ces territoires.

Pomare II
5. Mais quel est le grand conflit qui oppose Pomare II aux chefs de l’île ?
Certains chefs de Tahiti et de Mo’orea ne veulent pas reconnaître l’importance politique que prend Pomare II grâce à l’aide des Anglais. Ils s’allient contre lui et Pomare II se sauve en 1808 à Mo’orea.  Vaincu, il met sept ans à réunir sa flotte de guerre (guerre de Rua). Son ennemi principal est ’Opuhara, du clan des Teva et chef de Papara. C’est en 1815, au cours de  la grande bataille de Fê’i pî,  que se joue le sort de la nouvelle société.

6. Où la bataille de Fê’i pî eut-elle lieu ?
Il est difficile de situer exactement ce lieu, car la bataille est plutôt une série d’échauffourées qui ont lieu en 1815 entre Pâ’ea et Puna’auia. ’Opuhara, chef de Papara et commandant l’armée de Teva i Uta, a le courage de se por-ter à la tête de ses troupes. Il est tué  le 12 novembre d’une balle de fusil par un mutin de la Bounty, un mercenaire à la solde de Pomare II à Tî’ura à Pâ’ea. C’est à Puna’auia, au lieu-dit Nâri’i, que la bataille menée par une armée de 800 hommes est remportée.

7. Comment Pomare II réagit-il ?
Déjà en 1812 lorsque Pomare II renonce à l’ancienne religion, indirectement la société se transforme, mais après la bataille de Fê’i pî, en novembre 1815, il adopte une conduite nouvelle. Il interdit le massacre et la destruction des biens des vaincus. Sa conversion chrétienne, en 1819, marque la disparition de l’ordre social traditionnel au profit d’une monarchie dont il est le représentant. C’est lui qui ordonne que tous les marae de Tahiti et de Mo’orea soient détruits.

8. Est-ce que les catholiques français, arrivés en 1834, ont réactivé le temps des guerres ?
Les missionnaires anglais voient d’un très mauvais œil l’arrivée des Français à Tahiti. L’équilibre précaire de l’île vole en éclat. La Mission catholique désire évangéliser les mêmes terres que les protestants anglais. L’expulsion par la reine Pomare IV des missionnaires catholiques, Laval et Caret, sert de prétexte au gouvernement français pour intervenir dans le royaume de Tahiti.

9. Quel est le traité qui justifie la présence des Français en Océanie ?
La France tout comme l’Angleterre veut s’établir dans l’océan Pacifique. L’amiral Abel Dupetit-Thouars, pour protéger les missionnaires catholiques, fait signer à plusieurs grands chefs le traité de Protectorat le 9 novembre 1842. Ce traité permet de  régler les affaires extérieures et laisse la reine conserver son pouvoir ; mais encouragée par le consul anglais Pritchard, la reine dénonce le traité en 1843, et débute la guerre franco-tahitienne.

10. Combien de temps cette guerre a-t-elle duré ?
La violence de la guerre est extrême et elle dure trois années, de 1843 à 1846. La France a des atouts, car les plus grands chefs de Tahiti assurent la tranquillité de leurs districts. Le foyer de révolte se limite à Puna’auia, Fa’a’a, Teva i Uta et Papeno’o. Quatre fortifications sont construites par les militaires du gouverneur Armand Joseph Bruat en 1847 : sur la rive droite de la Punaru’u, la tour Perotte (appelée aussi Belleau), la tour de Bréa, un fortin et un blockhaus à la Pointe des Pêcheurs pour isoler les insurgés et leur couper les aides extérieures. Les chefs ’Utami et Maro déposent les armes. On dénombre de nombreuses pertes tant du côté français que tahitien. Une amnistie générale est déclarée pour tous ceux qui avaient pris les armes. La reddition se passe dans le temple à Nu’uroa.


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