Ni vos parents, ni vos grands-parents ne peuvent avoir vécu ces temps-là. Ils peuvent encore en avoir entendu parler. Seules les peintures, les gravures et les photos nous permettent de retrouver la mémoire visuelle de ce passé. Il y avait peu de photographes à l’époque où l’on ne prenait pas encore de photos numériques.
Port de Papeete |
1. Quelles sont les ressources économiques de Tahiti ?
En 1891, l’économie est essentiellement rurale.
Les cultures d’exportation, vanille coprah, amidon, coton...
sont nombreuses et variées. Les exportations dépassent progressivement les importations entre 1886 et 1891.
Les lignes de bateau deviennent régulières à raison d’une
desserte par mois.
2. Quelles sont donc les cultures ?
Pour le café, les plantations sont exiguës. Elles demandent
beaucoup de main d’oeuvre et conviennent
donc à une consommation familiale.
La vanille et le coprah sont exportés vers les Etats-Unis.
La canne à sucre a été exploitée à ’Âtimaono à partir de
1860 et sert presque exclusivement à la distillation pour fabriquer le rhum.
3. N’y a-t-il pas eu des plantations de coton à Puna’auia?
Il y a eu au moins une petite plantation du côté de Punavai.
Mais le coton est un
produit dont le prix est soumis à des fluctuations brusques. Il procure un maigre profit.
Ce sont les fruits qui sont exportés. Nous avons déjà parlé
des oranges (voir fiche Tetâmanu, le plateau des orangers) et on commence
déjà à exporter des ananas vers les
Etats-Unis à cette période.
5. Et n’y a-t-il pas d’élevage?
On compte un assez important cheptel de 3000 bêtes à cornes
qui suffit à la consommation locale.
6. Quelles sont les autres occupations locales?
Les nacres, les perles naturelles le santal sont des
ressources pour les îles. Le rori, que l’on nomme trépang ou bêche-de-mer, est
aussi exporté. On pêche aussi la baleine. Donc outre les agriculteurs, les
autres métiers sont ceux d’éleveur, de
plongeur de nacre et de pêcheur.
7. Combien y a-t-il d’habitants à cette époque?
Darling dénombre en 1830, 1100 habitants à Puna’auia, mais
ils ne sont plus que 430 en 1862.
En 1891 la population totale de Tahiti et des autres îles
s’élève à 21000 personnes, dont environ 200 colons français, qui sont des
soldats ou des marins démobilisés sur place. Les planteurs et les commerçants
américains, anglais et allemands représentent environ 650 personnes.
8. Comment vivent tous ces étrangers ?
À Puna’auia, on peut parler du grand train de vie de la
maison Goupil, située à ’Ôutumaoro en face de l’ancien hôtel du Maeva Beach.
Cet avocat achète en 1873 une grande propriété de 100 hectares. Il y produit 10
à 12 tonnes de coprah par mois et envoie du lait de coco en boîte en Amérique.
On donne dans son “château” des fêtes mémorables. Il entretient une écurie
pleine de chevaux et son parc est agrémenté de statues de marbre.
Pont Tiperui |
9. Pourrait-on dire que Tahiti était un paradis ?
L’alcool coule à flot, c’est le fléau numéro un. Pourtant
depuis 1866 la vente des boissons est prohibée en dehors de Pape’ete, et une
forte amende est infligée pour toute infraction.
L’opium à partir des années 1894 est vendu par une régie. Il
y a trois fumeries à Puna’auia.
10. Et que dire des maladies ?
Celles qui ont fait les plus grands ravages sont la
tuberculose, la dysenterie, la vérole et la grippe espagnole. En 1863-64, on
compte 1500 morts de la variole sur 3000 habitants aux Marquises. Ces maladies
touchent toutes les îles. On craint même la disparition totale des personnes à
certains moments, puisque la chute de population est très importante.
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