Les légendes


Pour expliquer quelque chose on peut avoir recours à la science, à l’expérience ou à la poésie. Les sciences sont nées assez tard dans notre histoire, certaines datent du XIXème siècle  (médecine, physique et chimie), d’autres du XXème (archéologie, biologie). Les hommes ont donc eu recours à des explications qui prenaient la forme de légendes.

1. Quelles sont les légendes relatives à Puna’auia ?
Selon certaines légendes, les noms de Puna’auia, Punaru’u, Ta’apuna dérivent du guerrier légendaire Puna. Ce dernier, originaire de Puna’auia, est reconnu dans ses droits, ses titres, ses terres. Il est dès lors consacré sur le marae Tahiti qui devient donc le marae Punaauia. Selon d’autres légendes, deux personnes de Fa’a’a et de Puna’auia se disputèrent au sujet de la frontière qui séparait les deux chefferies. Ils furent tous deux offerts en sacrifice aux Dieux sur le marae Puna’auia, pour mettre fin au conflit.

2. Pouvez-vous évoquer ces lieux de légende ?
De la colline de Fanatea jusqu’à Vai-ehuehu s’étend le district de Mano-tahi. La montagne ’Orohêna dont l’étymologie signifie : ’oro, équilibre et harmonie ; hê qui vient de he’e, signifie glisser ; ’Orohêna  exprime donc l’harmonie qui glisse et se répand sur la terre.  Ce caractère privilégié est aussi partagé par Mahina. Le terrain de réunion est ’Oro-peru. Le ruisseau se nomme Vai-tai’o. La maison ’arioi est nommée Tetaitapu. La passe a pour nom Nu’uroa.

3. Quels sont les personnages légendaires de Puna’auia ?
Le grand chef était  Te-tua-nui-e-maru-ai-te-ra’i  et le chef secondaire se nommait Pô-hue-tea. L’orateur était Tama-ia-âtea. Tetuanui vahine était la femme convoitée par Puna.

4. Qui était Puna ?
Dernier fils d’une famille de cinq enfants, il avait deux frères jumeaux, ses  aînés, Ue et Mêhiti, qui s’étaient partagé les terres familiales. Elevé à Mai’ao, il revient à Hiti à l’âge adulte réclamer sa part d’héritage.  Reconnu, Puna est alors consacré sur le marae Tahiti qui devient alors le marae Punaauia.

5. Pouvez-vous raconter la légende de Pere-i-tai et de son frère Matai-rua-puna ?
Cette légende très longue raconte les pérégrinations de deux jeunes princes de Fa’a’a. Pere-i-tai épouse un prince de ’Ôpoa, mais, critiquée pour son comportement par les femmes de la cour, elle s’enfuit en plongeant dans un gouffre. Rejointe par son frère, ils passeront un long moment dans le pô, le monde des ancêtres défunts, pour resurgir à la surface au lieu-dit Te–rua-pû, la source qui jaillit dans la passe de Nu’uroa. De retour dans le monde des vivants, ils ont avec eux une conque marine qu’ils offrent au chef Pôhuetea de Hiti, c’est alors que ce dernier proclame:  “la conque est mon attribut, Te-pû-nâ-’au-ïa”. Cette histoire représente la plus ancienne séquence historique qui explique le nom de Puna’auia.

6. La vallée est-elle protégée ?
Sur le plateau de Tetâmanu se trouve un marae consacré à un héros nommé Tuatau. Il habite une grotte nommée Ana Titioro et il se montre toujours habillé en guerrier tenant une grande lance en bois. Il peut changer de forme et se transformer en étoile filante. Il n’est pas toujours visible, mais de petits signes comme les feuilles de purau  qui se retournent signalent sa présence. C’est le gardien bienveillant du plateau qui surveille les enfants que les porteurs d’oranges déposent dans sa grotte.

7. Mais à quoi servent les légendes ?
Depuis une dizaine d’années, les enfants recherchent auprès des informateurs de la commune à recueillir des pari pari fenua. De la sorte, ils se réapproprient leur culture. Il est très important de valoriser les matahiapo, ce sont eux qui peuvent transmettre leur expérience.
Les récits, les légendes et les contes sont ensuite mis en scène.

8. Qu’est-ce que les enfants font de leur recherche ?
Le Ministère de l’Education a eu l‘idée originale de mettre en place des concours de ’ôrero. En CM1 et CM2, la poésie traditionnelle est à l’honneur.

9. Mais qu’est-ce qu’un’ôrero ?
C’est l’art oratoire et ce mot désigne aussi l’orateur. Cette manière de parler en public est très prisée en Polynésie. Chaque ari’i avait  son orateur attitré pour le représenter lors des événements sociaux, politiques et religieux importants.  De plus, aujourd’hui, l’art oratoire est rythmé par un orchestre composé d’enfants. 

10. Qu’est-ce que Maui, Hina et Puna racontent ?
Pour expliquer l’existence d’îles disséminées dans l’océan Pacifique, on peut parler de géologie et  de volcanisme, mais on peut aussi raconter comment Maui a pêché les îles grâce à ses frères et à son immense filet.
Pour expliquer que certaines nourritures existent, on peut avoir recours à l’histoire du peuplement de la Polynésie mais aussi à des légendes qui racontent que l’arbre à pain vient du sacrifice d’un père de famille ou  que le cocotier vient d’une transgression de Hina qui a posé la tête de l’anguille à terre.
Pour expliquer certaines particularités de notre mata’eina’a, on peut retrouver des pari pari, celui de Matai-rua-puna et de sa sœur Pere-i-tai par exemple qui offrent un pû (conque marine) à Pohuetea, cadeau représentant la forme générale de la vallée de Punaru’u.
Note concernant ces légendes :
Pour retransmettre le sens des légendes, il faut les lire en tahitien car leur traduction a parfois été fantaisiste. Ce travail de relecture a été réalisé pour ces fiches.







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